Débat d'Orientation Budgétaire. Pas de vote.
Cahors 23 mars 2015
Je remercie Vincent Bouillaguet pour son exposé de la situation.
Le budget présenté ce soir se place sans ambiguïté sous le cadre étroit des orientations gouvernementales, que vous ne remettez pas en cause, et les données générales qui nous sont communiquées sont la marque, comme l'an passé, des politiques d'austérité menées par le gouvernement. Nous connaissons déjà bien les paramètres du débat : une situation économique et sociale déprimée dont le plus frappant est sans doute aujourd’hui la quasi absence de perspectives.
Comme vous l’indiquez, notre commune est touchée par la baisse drastique des concours de l’état. Pour notre collectivité, c'est près de 600 000 euros en moins dans les caisses pour 2015 .
Cette diminution brutale des dotations et autres recettes, hypothèque le maintien à l'équilibre budgétaire. Vous en faites le constat. Le scénario préconisé opte donc pour diminuer fortement les dépenses de fonctionnement et optimiser les recettes ...tout en maintenant les investissements. S'il corrige la trajectoire pour 2015, il oblige à rechercher des sources d'économies encore plus drastiques, sachant que la poursuite de la diminution des dotations jusqu'en 2019 va amplifier l’asphyxie des finances de notre commune.
Nous notons que la municipalité réaffirme le maintient du 0% d'augmentation du taux de fiscalité sur la mandature ce que nous soutenons, même si une baisse serait nécessaire pour le pouvoir d'achat des ménages.
Nous relevons plusieurs points :
- En ce qui concerne la capacité d'autofinancement de la commune elle est en forte baisse en 2014 par rapport à 2013. Visiblement si le résultat global s'améliore c'est grâce à l'emprunt. La commune a emprunté 1 million de plus en 2014 qu'en 2013. Le taux de l'emprunt auprès de la Poste étant bas (presque gratuit compte tenu de l'inflation) cela reste acceptable, le souci c'est la soutenabilité de la dette. Les baisses prévisionnelles de la DGF (p14) incitent à la plus grande prudence, de même que le nombre d'emprunts à taux variables (près de 60 %). En effet, ces emprunts, s'il "rapportent" actuellement , pourraient s'avérer désastreux en cas de déstabilisation des marchés financiers.
- Le scénario proposé montre une CAF nette négative sur 2015-2017(p14). Ce qui signifie que la ville va s'installer dans un déficit en rognant sur ses excédents reportés. La conséquence est , à terme, d'avoir un recours de plus en plus fréquent aux lignes de trésorerie notamment en fin d'année (p18). Dans ces conditions soutenir l'investissement communal en stabilisant l'endettement peut être un pari risqué.
- Les recettes de fonctionnement sont aléatoires et leur évolution en partie imprévisible, comme par exemple les droits de mutation qui dépendent du marché de l'immobilier. Cela ajoute de l'insécurité au scénario proposé.
- Les priorités du programme plu-ri annuel d'investissement mettent l'accent sur des projets utiles aux habitants : école, crèche et reconquête du coeur d'agglo. Trois bémols cependant qui ne retiennent pas notre accord : le kiosque Place Bergon (nous nous sommes déjà exprimés sur ce projet), la vidéo-protection qui appelle un investissement de 300000 euros sur 2 ans pour une efficacité plus que discutable ( du moins c'est ce que l'on peut lire dans toutes les études récentes sur la question) et le projet de Cinéma pour une première évaluation de 220000 euros et nous n'en sommes qu'aux études ! Je sais que cela fait partie de vos promesses de campagne mais je vous donne notre sentiment.
Nous nous questionnons sur la rénovation du Musée Henri Martin, non pas bien entendu sur la nécessité à la réaliser mais sur le coût du projet : plus de 3 M5 d'euros. En ces temps difficiles,un redimensionnement à la baisse ne serait il pas à envisager ?
Je ne développe pas sur la politique d'animation de la ville dont nous reparlerons certainement lors du vote des subventions, notamment de l'indéboulonnable Cahors-Plage dans sa version Plage ou encore de la subvention à l'Association des commerçants de Cahors engloutie semble t 'il cette année par leur déficit budgétaire. Par contre, j'attire votre attention sur les conséquences du ré-équilibrage des avantages en nature qui fera peser une menace sur l'activité, le devenir et l'emploi associatif si utile socialement.
En conclusion et comme je l'ai dit lors du DOB au Grand Cahors, je n'ai pas moi , l'oreille du gouvernement socialiste pour lui dire qu'il est en train d'éteindre l'un des derniers moteurs de la dépense publique que sont les collectivités locales. Et pourtant la respiration nécessaire devrait venir en partie de lui, sauf à étendre plus encore les mesures d'austérité. La réorganisation des services et la réduction de leur fonctionnement ne sont pas des mesures pérennes. Elles auront leur limites, humaines et techniques.
Que ferons nous alors ?
La ré-internalisation des services autant que faire se peut, la poursuite de la rénovation thermique des bâtiments municipaux en ce qu'elle génère des recettes et contribue à la transition énergétique, le juste ré-équilibrage des charges pour les équipements financés par les cadurciens mais utilisés par tous les autres sont aussi, effectivement, des sources potentielles d'économies si l'on ne veut pas être conduits à terme, à considérer les agents communaux comme seule variable d'ajustement et/ou à diminuer les services rendus à la population, aux entreprises et aux commerçants.
Isabelle Eymes
Conseillère municipale et communautaire
@cahorslhumaindabord.
Je ne développe pas sur la politique d'animation de la ville dont nous reparlerons certainement lors du vote des subventions, notamment de l'indéboulonnable Cahors-Plage dans sa version Plage ou encore de la subvention à l'Association des commerçants de Cahors engloutie semble t 'il cette année par leur déficit budgétaire. Par contre, j'attire votre attention sur les conséquences du ré-équilibrage des avantages en nature qui fera peser une menace sur l'activité, le devenir et l'emploi associatif si utile socialement.
En conclusion et comme je l'ai dit lors du DOB au Grand Cahors, je n'ai pas moi , l'oreille du gouvernement socialiste pour lui dire qu'il est en train d'éteindre l'un des derniers moteurs de la dépense publique que sont les collectivités locales. Et pourtant la respiration nécessaire devrait venir en partie de lui, sauf à étendre plus encore les mesures d'austérité. La réorganisation des services et la réduction de leur fonctionnement ne sont pas des mesures pérennes. Elles auront leur limites, humaines et techniques.
Que ferons nous alors ?
La ré-internalisation des services autant que faire se peut, la poursuite de la rénovation thermique des bâtiments municipaux en ce qu'elle génère des recettes et contribue à la transition énergétique, le juste ré-équilibrage des charges pour les équipements financés par les cadurciens mais utilisés par tous les autres sont aussi, effectivement, des sources potentielles d'économies si l'on ne veut pas être conduits à terme, à considérer les agents communaux comme seule variable d'ajustement et/ou à diminuer les services rendus à la population, aux entreprises et aux commerçants.
Isabelle Eymes
Conseillère municipale et communautaire
@cahorslhumaindabord.
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