Fédération Départementale d'Energies du Lot

Délib 19 : CONTRE

Ce que veut la Fédération Départementale d’Énergie c'est que les communes engagent de l'argent public afin de développer la mobilité électrique par le biais d'installation de bornes de rechargement . Dans le Lot et ailleurs elle démarche activement en ce sens depuis plusieurs mois les collectivités locales.
Reprenons  les 4 arguments de la FDEL pour convaincre :
  • Faciliter le développement des véhicules électriques dans le Lot.
Ah bon pourquoi ? L'on suppose que ce tout premier argument se veut écologique : agissons pour « protéger l'environnement ». Or, s'il est vrai que la voiture électrique ne pollue pas au moment où elle roule, elle pollue gravement avant ( énergie et matières premières pour la fabrication, production d'électricité), après ( déchets en fin de vie : batterie...) et surtout ailleurs dans le monde, en délocalisant la pollution notamment dans les pays du nord du fait de l'extraction des métaux qui composent sa batterie ( mines d'uranium pour l’électricité , les déchets radio-actifs...). 
De façon globale, chacun sait que la consommation énergétique totale d'une voiture particulière est due pour les 3/4 à celle nécessaire à sa fabrication . Et selon ce critère la voiture électrique est tout aussi polluante en terme de CO2 que la voiture thermique.(étude de l'ADEME)
Pour ne prendre qu'un exemple  : tout élève ayant suivi dernièrement un enseignement de Sciences de l'Ingénieur et de Développement Durable a pu étudier le parfait exemple d'aberration écologique que représente la célèbre "Prius" qui à l'analyse se montre 2 fois plus polluante qu'une autre voiture de la même gamme. L'Observatoire du nucléaire a d'ailleurs contraint les principaux constructeurs de voitures électriques (Renault, Peugeot, Opel, Nissan, Bolloré, Mitsubushi) à retirer de leurs publicités les mentions « propre » ou « écologique ».
D'autre part ,il ne vous aura pas échappé que le rechargement des batteries se fait principalement avec de l'électricité nucléaire (polluante, contrairement à ce que l'on veut faire croire aux gens). Or, en quasi totalité, les bornes prévues seront reliées au réseau électrique ordinaire (ErDF), ce qui fait que les voitures électriques seront alimentées à 75% par de l'électricité nucléaire. Et donc l'on comprends bien qu'en bout de chaîne, globalement, ce n'est pas bon pour l'environnement.   
Lorsque l'on relocalise le débat on s’aperçoit que la distance quotidienne des résidents extérieurs travaillant à Cahors est inférieure à ce que permet l'autonomie des véhicules électriques actuels. Une installation de rechargement localisée , voire intra-muros,  présenterait donc pour eux peu d'intérêt par rapport à la recharge à domicile.   
Dans un département rural comme le Lot, une voiture à motorisation classique restera globalement "plus écologique" qu'une voiture neuve électrique tant qu'elle ne rentre pas en ville.
En plus de la charge financière qu'elle présente la voiture électrique actuelle ne correspond donc nullement aux besoins des Cadurciens et des Lotois même s'ils sont soucieux d'écologie. Et ce ne sont sans doute pas quelques bornes de plus qui vont inverser la tendance.
  • Maîtriser l'impact des bornes de recharges sur le réseau public de distribution.   
D'abord il faut remarquer que les technologies évoluent extrêmement rapidement et qu'il est fort probable que ces bornes de rechargement seront rapidement obsolètes. D'autre part, seules les bornes de rechargement ultra-rapide présentent un intérêt pour les propriétaires de voitures électriques or, (comme cela a été démontré dans un documentaire de France 5) le réseau ERDF n'est pas dimensionné pour en supporter beaucoup : de nombreuses et coûteuses bornes de rechargement lent vont être installées au risque de rester inutilisées. A titre d'information : si une recharge sur une prise normale (3 kW) nécessite un appel de puissance équivalent à celui d'un chauffe-eau, une recharge accélérée (23 kW) nécessite un appel équivalent à celui d'un immeuble et une recharge rapide (43 kW) à celui d'un quartier.
Nous ne savons pas ici qu'elles bornes sont recommandées par la FDEL.   
  • Contribuer à l'attractivité économique et touristique du territoire en permettant le transit de véhicules électriques en provenance d'autres départements et garantir un maillage homogène des bornes
On ne peut certes être jusqu’au-boutiste et dire aux gens : « vous avez un véhicule électrique , débrouillez vous ». Des  expérimentations pilotes ont fait émerger des solutions : notamment les stations de recharge solaire. Elles permettent de réduire l'impact sur l'environnement et de soutenir le développement durable. Par défaut, en terme d'image et de gain environnemental , elles seraient profitables à notre territoire.
Enfin , et c'est un élément important, si les investissements en faveur de la voiture électrique nous paraissent injustifiés , ils le sont aussi sur le plan social vu que la quasi-totalité des acheteurs de voitures électriques sont des ménages aisés.
Donc, qu'il s'agisse des bonus prétendus "écologiques" (écologiquement inefficace, socialement injuste) ou des lourdes dépenses des collectivités locales pour installer des bornes de rechargement, l'argent de tous va être dépensé au profit d'une minorité de privilégiés. C'est d'autant plus injustifiable que cette situation ne va pas changer : toutes les études et prévisions montrent que les voitures électriques pourraient représenter au mieux 3% des ventes en 2020 , et de fait ne pas constituer plus d'1% du parc automobile français.
Ceci ajouté à cela ne constitue  pas un enjeu majeur pour l'attractivité de notre territoire.   



Je vais  vous dire en condensé ce que @chd pense de la voiture électrique et toute l'infrastructure de charge qui en découle. Et peut être que les élu-es d'EELV seront d'accord avec  nous sur ce point. 
La loi dite de « transition énergétique » prévoit l'installation de 7 millions de bornes d'ici 2030 : cela coûtera environ 100 milliards d'euros. Le groupe Bolloré et le géant français de l'électricité EDF ont manifesté leur intérêt pour devenir opérateurs de bornes de recharge. On comprends qu'il y a là de gros enjeux financiers et que les bénéficiaires ne seront pas ceux que l'on pense !
La voiture électrique c'est un pion avancé de l'industrie atomique : il n'y a rien d'étonnant à ce qu'EDF et Areva soutiennent activement son développement. Elle est co-responsable de toutes les pollutions de l'industrie atomique, en particulier autour des mines d'uranium, des centrales nucléaires, des sites de déchets radioactifs et aussi de déstabilisations géopolitiques dans le monde. Pour toutes ces raisons nous ne souhaitons pas favoriser son développement contrairement à ce qu'implique l'adoption de cette modification de statuts de la FDEL.

Enfin, thermique ou électrique, la voiture pollue toujours. Il faut le dire sinon il n'y a plus de raison de faire attention. Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas se déplacer, mais seulement qu'on ne doit pas prétendre faire un acte "écologique" lorsqu'on pollue.

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